jeudi 13 mars 2014

Mauritanie : Trek dans le Parc National du Banc d'Arguin

Une fois ma partie de 1000 bornes terminée, je me suis donc retrouvé en Mauritanie ! Second pays du trip ! Les marocains m’avaient prévenu, en Mauritanie, il n’y a rien ! Et c’est vrai ! Sans passer par Nouadibou (la seconde plus grosse ville du pays après Nouakchott, la capitale) je me suis retrouver sur la RN 4 qui descend jusqu’à la capitale ! Sur ma carte (excessivement mal détaillée et fausse) une seule ville indiquée entre la frontière et la capitale, Bou Lanoir ! Et parler d’une ville est beaucoup dire étant donné qu’il y a 3 cabanes qui se battent en duel, pas d’eau courante, pas d’électricité, une épicerie et un garage (grosso modo) ! Et manque de bol pour moi, la route, avant de filer plein sud, part plein est… ce qui signifie vent de face ! Et dans ce cas là, je vais aussi vite que si je devais monter une côte à 10% en sachant qu’il n’y aura jamais le plaisir de descendre ! Je crois donc que la traversée du Grand Walou pas toujours très marrante, le vent et le sable dans la tronche toute la journée ont un peu entamé mon moral, et à Chami, village porte d’entrée du Parc National du Banc d’Arguin, j’ai décidé de faire une grosse pause !


Le Banc d’Arguin, me direz-vous, pas la peine d’aller le chercher si loin, quand on peut le trouver à Arcachon ! :-) Mais là je vous parle du vrai Banc d’Arguin, celui inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ! Hé ho (comme ils disent ici) ca en jette un peu ! Cet espace naturel de 12000km² partagé équitablement entre océan et terre est un paradis pour tous les oiseaux migrateurs et contient un nombre impressionnant de poissons en tout genre ! Les eaux mauritaniennes sont reconnues les plus riches au monde ! Mais, et parce qu'on est bien en Mauritanie, dans ce parc, y'a du sable, beaucoup de sable ! Donc, le parcourir à vélo, c'était un peu too much, et je crois qu'il était temps que je laisse mon fidèle destrier de côté ! :-)

Après avoir réglé les formalités administratives avec le parc, négocier la surveillance de mes affaires par un gardien, me voilà dans un pick up de pêcheurs, pleine balle dans les dunes, en direction de Ten Alloul. Chami se situant sur la route nationale, à mi hauteur du parc (Nord-Sud), et la partie nord étant plutôt inhabitée, j'avais décidé de commencer mon trek depuis la côte (45km à l'Ouest de la RN) à Ten Alloul ! Déposé de nuit près de la côte, j'ai découvert l'immensité du parc au réveil, le lendemain matin !

Dans un premier temps, je suis parti avec mon sac à dos, ma toile de tente supérieure et 3 affaires vers le nord pour rejoindre le vrai point de départ de mon trek (imaginé le jour même en fonction de la carte du parc), Arkeiss. Petit village de pêcheurs situé à un cap, avec une belle plage de sable pour se baigner, des Imraguens (les habitants du parc) tantôt occupés à boire du thé, rafistoler leurs filets (je m'y suis essayé, mais sans grande productivité) ou à naviguer à bord de leurs lanches, seuls bateaux (à voile et sans moteur) autorisés dans le parc ! J'ai eu la bonne idée de ne pas prendre de chaussettes, et ca n'a pas manqué, belle ampoule dans mes godasses très rapidement ! Du coup, le trek s'est fait principalement en Crocs ! :-)

Il existe entre les différents villages du parc (du nord au sud sur mon itinéraire : Arkeiss, Ten Alloul, Iwik, Tessot, Teichott, R'Gueiba et Memghar) des pistes empruntées par les pick ups des pêcheurs. Mais ces pistes longent rarement la côte, et c'est bien plus sympa de marcher pieds nus en bordure du rivage, en mode seul au monde ! La compagnie étant alors celles des flamants roses et pélicans, mouettes et échassiers en tout genre ! Des crabes galopent sur le sable. Selon la topographie, on trouve des vasières, des bancs de sable, des dunes variant de l'ocre au jaune et des zones planes de sable séché et craquelé parsemées d'une multitude de coquillages, de l'ère où la mer était plus haute. Au loin, se cachant derrière les fougères on peut avoir la chance d'apercevoir quelques chacals ! C'est vraiment un petit paradis et je pense en avoir profité plus pleinement en parcourant ces étendues à pied. La seule difficulté concerne l'appréhension de la perspective. Plus simplement, l'horizon semble s'étendre à perte de vue et les effets d'optique viennent se jouer de notre imagination ! Une cabane de pêcheur aperçue au loin n'est en réalité qu'un bosquet, une lanche accostée qui semble être à quelques centaines de mètres ne sera atteinte qu'après plusieurs kilomètres, etc... Au début c'est assez déroutant, surtout que de marcher plus ou moins pieds nus sur le sable ne permet pas de parcourir d'importantes distances. 5km/h est bien le maximum ! Du coup une petite baignade par ci, par là était la bienvenue en faisant tout de même attention à pas se faire surprendre par les marées :-)

Si les Crocs sont bien pratiques pour ce genre de terrain (car on passe pas mal de temps à patauger dans l'eau, à avoir du sable dans les chaussures, à s'enfoncer plus ou moins dans le sol) elles ont donné naissance à l'apparition de deux phlyctènes sur mes deux seconds orteils ! du coup il a aussi fallu que je marche pas mal pieds nus, et sans l'amorti des semelles, autant dire que certains muscles du pied dont je ne connaissais pas l'existence ont bien travaillé ! :-)

En Mauritanie, le touriste blanc est un Toubab ! Mais il est souvent associé à son gros 4x4 ;-) Du coup, le fait que je débarque seul et à pied a certainement aidé à recevoir dans chaque village un accueil toujours plus chaleureux ! Thé et biscuits, puis une famille me prenait en charge pour la nuit, le repas du soir et le petit déj ! La belle vie quoi ! :-) J'ai retrouvé certaines femmes dans plusieurs villages différents et elles m'ont ainsi permis de franchir avec elles et en lanche la mer séparant R'Gueiba de Memghar ! Et c'est plutôt cool car sinon j'étais bon pour faire 70km de plus le long de la baie de Saint Jean !

Si j'étais une piètre main d'oeuvre pour réparer les filets, j'ai participé une matinée aux travaux d'électrification des cabanes récemment construites afin de développer la production de poisson séché et ai aidé Ahmed a dépecé la brebis qu'il venait d'égorger !

Ces 8 jours de trek bien tranquilles, seul (en dehors des soirées chez l'habitant) à profiter des beautés du Banc d'Arguin m'ont bien ressourcé ! Le changement vélo / rando a été bénéfique, et je suis reparti deux jours après tout guilleret sur mon bike pour rejoindre Nouakchott d'où je vous écris ! :-) Et pour imager tout ca, je vous laisse admirer les photos ! 







1 commentaire:

  1. Le Sénégal ca déchire! Surtout les jus de Bissap sous les Boababs :-)
    /Schuschu - à 1,5m de toi :-)

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