Avec un peu de retard (mais l'echelle de temps est toute relative en Afrique) voici le compte rendu du trip au Senegal partage avec Cedric S. (alias Schuchu) vu par lui meme ! Il a bien fait ses devoirs (tandis que Tom du Maroc fait l'autruche) et j'espere qu'avec son recit vous aurez vous aussi envie de vous mettre au voyage a velo ! Je le retrouve d'ailleurs en Novembre pour 3 semaines au Zimbabwe ! :D
Bonne lecture !
Après le voyage, voici les devoir maison – plutôt
devoir Desmaison. Tout a commencé en classe de terminale, probablement
durant les passionnants cours de philosophies ou j’ai surtout appris
au fond de la salle de classe que faire un tour du monde serait une
idée plutôt sympa. A l’époque avec Olivier s’était plutôt les
tours du Canigou sans regarder l’échelle des cartes IGN, et les tours
des barrières de protection pour aller skier dans les couloirs vierges
de Peyragudes. J
Bref, après pas mal de réflexions ou rêveries le
vélo nous semblait une idée permettant de passer à peu près partout
et facilement, à faible cout, tout en gardant un rythme raisonnable
pour faire les 40000kms nécessaire de circumnavigation (pédalo sur
le pacifique non compris). Olivier et moi faisons nos études sur Toulouse,
sauf que chacun à la bougeotte de son côté et on ne réussit à partir
pour un vrai voyage ensemble qu’en 2012 en Turquie. L’idée du tour
du monde est toujours en tête, Olivier commence à avoir pas mal d’expérience
niveau voyage en vélo. Le cagnard, les caillassages, les Kebabs frelatés
Kurdes en plus de la route en forme de montagne russe - collé au goudron
- rendent seulement le voyage plus pétillant.
On réalise cependant chacun qu’un voyage de plus
longue durée ne peut être que seul ou du moins en pointillé. Chacun
est plutôt têtu, un peu borné surement et voyager en vélo (donc
en tente implique une vie 24/7 à quelques mètres l’un de l’autre)
accumulé à de la fatigue, des conditions pas forcément évidentes…
plus Olivier qui est adepte inconditionnel du vélo sur l’´épaule
– le célébrissime portage – tandis que je veux rester sur la selle.
Bref un mois pas de problème, mais un an ça ne peut qu’aller au
clash.
L’idée de tour du monde reste toujours en tête,
Olivier a l’opportunité de prendre une année après une thèse,
de mon côté j’ai des jours de vacances à tour de bras donc pas
mal à bourlinguer en étant payé pour – on va juste décaler le
voyage dès que la situation actuelle changera, probablement rapidement
cependant.
Je suis les préparatifs d’Olivier, son tour devient
une traversée de l’Afrique. Ca ressemble lentement un peu plus à
un Africa Trek nord-sud. Mes vacances 2014 seront donc assez logiquement
en Afrique, et surtout en fonction de l’avancée. Mars j’ai trois
semaines donc ce sera au Sénégal. Je prends les billets d’avions
alors que Olivier a du seulement faire 500km au Maroc, mais bon il ne
va surement pas faire demi-tour aussi rapidement le garçon.
Point de rendez-vous défini plus ou moins vaguement
par SMS, « face à la mairie à St-Louis dans 3 semaines ». Dois bien
y avoir une mairie et une seule là-bas et St-Louis semble facile à
trouver en vélo ou taxi-brousse. Les trois semaines en Afrique noire
seront une complète nouveauté pour moi. Je n’avais honnêtement
jamais trop eu l’idée d’aller dans ces pays. Pas vraiment de zones
sauvages « majestueuses », ni de monuments « grandissimes », ni d’animaux
« symboliques ». Le Sénégal ce sera donc d’abord et plutôt pour
une immersion dans la culture. Aucun préjugé négatif comme me le
répètent mes collègues ou chers parents - ca va du « comme
tu fais avec les lions », à ceux qui voient carrément tout le monde
avec une Kalachnikov en bandoulière. Pas vraiment de stress niveau
« toutes les maladies du monde » puisque je me fais le dernier vaccin
dans mon appart la veille du départ. Le vélo est préparé, tout va
bien !
Même si on se voit rarement, je connais Olivier je
pense plutôt bien – en tout cas je sais comment il pense – et donc
pas trop de soucis de cohabitation. On a à peu près les mêmes besoins
de confort, on est littéralement omnivores (en tout cas prêt à bouffer
du sable) et puis si il faut faire une grosse journée de 15h cul sur
la selle on le fera - probablement. Ou on plantera le bivouac n’importe
ou n’importe quand.
Bon, niveau planning du voyage … il n’y a pas
de planning ! Enfin, ça sera surement vers l’est le long du fleuve
Sénégal jusqu’ à la guinée puisque c’est la direction d’Olivier…
ou peut être le long de la côte direction Sud, voire plein centre
pour dépayser encore plus. La décision se prend à manger du Brownies
(merci Cassie), et du coup on reporte la décision au lendemain mais
ce sera de suivre la côte. Bref que le début des trois changements
de plans minimums quotidiens des prochaines semaines. Il faut être
flexible et on est ouvert à toute option.
Première journée, premiers dépaysements et non
il n’y a pas que du sable en Afrique : des fleuves, marécages et des
millions d’oiseaux autour de St-Louis. Bon les jours suivants seront
un peu de l’adaptation, niveau chaleur qui est vraiment écrasante,
le matériel à ajuster (et du coup les revendeurs e vélos foireux
allemands à Black-lister). Il faudra 3/4 jours pour trouver une bonne
sensation et la caisse pour suivre un Olivier qui vient de traverser
le Sahara. Les jus de fruits (servit de préférence dans des bidons
d’huile de moteur) aident tout de même pas mal le mécanisme.
Le Sénégal est tout de même un pays facile, autant
la population avec aucun signe d’hostilité ou de quelque risque possible
que de l’infrastructure. Les routes et la géographie sont faciles,
ça change de notre dernier voyage Turque. Peu de trafic sur les routes,
seuls quelques camions qui serrent un peu, mais à vitesse modérée
donc pas de dérangement quelconque sur la route. En même temps on
passe un village tous les 5kms donc facilité aussi pour le ravitaillement.
Simultanément, malgré la taille du pays le Sénégal
a la chance d’être en zone sub-saharienne, quasi tropical au sud.
Donc c’est le désert au Nord et la forêt tropicale au Sud avec tous
les gradients intermédiaires. De plus la côte atlantique à l’ouest
apporte une troisième influence, et les fleuves qui traversent le pays
font varier le tout. Donc le paysage change vraiment chaque jour, quasiment
chaque heure dans certaines zones. Pas de monotonie possible. Un jour
c’est le voyage avec des pélicans, le lendemain des dauphins, des
crocodiles ou des singes et ensuite des phacochères qui nous croisent
la route.
La Gambie apportera tout son lot d’imprévu, rappelant
que certains pays peuvent toujours être gouvernés par des pseudos
gourous et mettre un territoire qui a tout pour réussir dans une situation
de pénurie générale (hormis évidemment pour les fastes exubérants
de la présidence). Niveau santé et docteurs on voit bien les limites
du Marabout avec le blocage de dos d’Olivier. Et les locaux qui réclament
du Paracétamol rappellent les manques. Mais pourtant Paris et les parades
de la république ne semblent pas si si différents… En même temps
la Gambie est plus calme, moins survoltée que le Sénégal et on y
trouvera les spots de campings les plus sympas (ou romantiques ?) et
surtout aucun autre touriste, encore moins les tour-operators. Croisière
privée sur le fleuve Gambie.
Durant ce voyage, pas vraiment de tensions avec Olivier.
On n’est cependant évidemment pas dans le même voyage et je pousse
parfois Olivier à faire des bornes car j’ai envie de voir du pays
sur les trois semaines. Olivier a plus de temps, aucune contrainte pour
joindre le pays suivant quand mon vol retour reste fixe. Je le sais
bien, mais bon il glandera plus tard ! (et c’est d’ailleurs un peu
ce qu’il fera). Et puis la vie est facile : en résumé sur 24h dormir,
rouler, manger, dormir, rouler, manger, dormir. Et boire tout le temps !
La chaleur sera d’ailleurs probablement le plus dur de ce voyage.
Je suis plus pays froid et je ne suis pas sûr que je puisse tenir 1
an à rôtir ! D’ailleurs j’avais presque envie de voir de la pluie
les derniers jours, juste parce que un ciel sans jamais de nuages c’est
presque ennuyeux à la longue.
Pas mal de photos au retour, toujours pas encore entièrement
classées 6 mois plus tard (je fais durer le plaisir), des souvenirs
qui ornent l’appartement et surtout la tête. Et encore plus l’envie
de repartir en voyage, et l’Afrique est devenue pour moi une destination
à cogiter pour de futurs voyages. Par contre, pas évident que je partirais
sur une aussi longue durée que Olivier sur ce continent, mais c’est
peut-être juste par manque de connaissance du reste du continent. Après
tout du Cap à la Méditerranée il y a autant de kilomètres à vol
d’oiseau (donc de Pélican) que de Paris à Pékin… et je n’aurais
pas souhaité passer 1 an en Sibérie. Le vélo par contre est vraiment
un bon moyen de transport, on n’aurait pas fait plus de kilomètres
en voitures, mais surement rien ressenti du pays sur les fauteuils avec
climatisation. Le bus et taxi brousse sont trop aléatoires et empêchent
tout contacts « là où la carte n’indique rien du tout » avec les
arrêts intempestifs associés (et en particulier si il y a du Bissap !).
Schuchu
J'arrive le 3 novembre après un vol de 24h via la moitié des pays Africains :-)
RépondreSupprimerQuasi trois semaines avec les crocrodiles et petitpotames... et un gorille barbu.