Aït Youl (à l'entrée des Gorges de Dades), le 24.1.14 :
Pour une fois nous avions mis le réveil. Il est 7:00, quelques degrés dans la tente et le soleil est encore bien caché derrière la montagne. Dur de s'extraire de nos sacs de couchage, mais bon, il faut : Hussein, nous a dit qu'il partait travailler au village à 7:00 du mat et qu'il nous offrait le café ! :-) Hussein, berbère d'environ 45 ans, moustachu aux cheveux noirs vit avec sa femme, ses 3 ans, quelques chèvres, un chat et un chien dans une maison qu'il a construite de ses propres mains, (et pour preuve, il nous a montré la corne formée sur la paume de ses mains). Murs en terre et enduit, avec de belles boiseries et un beau plafond en bambous. Quelques signes berbères tel que celui de l'homme libre (représenté par le signe -)-(- mais tourné de 90°) sont peints sur les murs. Hussein donc, nous a hébergé pour la nuit sur la terrasse de sa maison.
La veille, alors que nous cherchions un endroit où dormir avant que la nuit ne tombe, nous avons amorcé (ou forcé, c'est selon le point de vue) la rencontre. Nous lui avons expliqué que nous voulions posé notre tente à l'abri pour dormir, mais que nous ne souhaitions pas passer la nuit dans l'une des nombreuses auberges des gorges. Comme souvent la réponse a été : "Pas de problème !". Il n'y a jamais de problème de toute façon dans ce pays, et au pire, "inch'Allah" ca ira mieux demain ! ;-) L'hospitalité marocaine n'est pas une légende. A peine avons nous descendu nos vélos en contrebas de la route pour les ranger sur sa terrasse que le thé arrive, accompagné de tranches de tomates, poivrons et oignons crus ! Certains diront qu'il ne faut pas manger les légumes pas cuits... mais pouvons nous réellement refuser ? En 3 semaines, à manger tout ce qui nous tombait sous la dent et à boire l'eau du robinet et celle des puits dans les palmeraies, nous n'avons jamais été vraiment malade. L'estomac semble être conciliant dans le changement de régime :-) Après le thé, l'échange sera assez bref, les quelques mots en français parlés par Hussein ne sont pas suffisants pour nourrir une discussion prolongée sur lui, sa famille et le Maroc. Au moins aurons-nous éveillé la curiosité de la petite fille, espiègle, qui aura passé sa fin d'après midi à nous espionner, les yeux rieurs !
Mais revenons en au jour présent. Alors que nous sommes en train de petit-déjeuner au soleil, au dessus de la maison, Hussein sort. Il est 8:00 ! :-) Non, le marocain ne va pas travailler avant 8-9:00, nous le constaterons à plusieurs reprises. Pas de café nous dit-il, plus de gaz ce matin ! "Pas de problème" qu'on lui répond ! Il aura au moins eu le mérite de nous faire lever tôt et nous chevauchons nos fidèles destriers plus tôt que d'habitude.
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De notre avis partagé avec Thomas, ce ne sont pas les gorges de Dades en elles-mêmes qui sont les plus belles, mais le canyon en amont. On imagine très bien retrouver le grand Canyon américain dans sa version berbère. Nous roulons sur une route asphaltée, une centaine de mètres au dessus de l'oued (rivière) de Dades. Au fond, alors que tout le reste n'est que minéral, poussent des palmiers, et le moindre mètre carré de terre est cultivé. En arrière plan les sommets du haut Atlas, soupoudrés de neige. Le contraste des couleurs est remarquable avec ce ciel bleu sans nuage qui nous accompagnera tout au long des 15 jours de périple.
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Voila bientôt 2h que nous avons quitté la route à Memsir et que nous tentons de suivre, à tatons, la piste qui doit nous mener, "inch'Allah" demain à Tamtatouchte ! Mais avant il faudra franchir un col à 2600 ! Nous n'avons croisé qu'un 4x4 Land Rover qui nous a rapidement semé et un nomade, seul, qui voulait nous échanger deux pièces de 50 centimes de francs ! Irréel ! La végétation se fait plus timide, seules quelques touffes d'herbe séchée (à l'odeur de thym) nous permette de faire, une fois le "camp" installé dans le lit d'une rivière asséchée, notre feu. Manque de chance, nous avons oublié d'acheter du charbon, et à la vitesse à laquelle le végétaux brûle, nous devrions passer notre soirée à alimenter le feu ! Alors qu'il fait déjà -5°C dehors, nous nous réfugions dans la tente pour se réchauffer. La nuit à la belle étoile et la contemplation de la voie lactée (facilement visible car il n'y a aucune pollution ni atmosphérique, ni lumineuse dans ces coins reculés de l'Atlas marocain) sera pour une autre fois. Nous éteignons nos frontales, il est alors 21:00.
(Les débits des connexions à internet sont faibles ici. Il m'est difficile de charger des photos. Mais ne vous inquiétez pas, Thomas rédigera, après son retour à Paris demain, un post sur notre périple sur une page à part du blog et y associera un album photo.)
Enfin des nouvelles !
RépondreSupprimerCa fait plaisir de voir que tout va bien. Et le toubkal à vélo?
Ici il neige, neige, neige :-) Il fallait pas partir cette année !