dimanche 2 février 2014

Oliv et Tom au Maroc - Extraits du carnet de voyage : Aux portes du désert !

Rive gauche de l'Oued Draa, 5km au sud de Timsla, le 29.1.14 :

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C'est peut-être bien la première fois en 11 jours de vélo que nous roulons en tee-shirt à manches courtes. L'altitude est d'environ 750m, le ciel est toujours sans nuages, et la chaleur se fait rapidement sentir. L'avantage du Maroc est que l'air y est sec. Peu ou pas de transpiration. Finalement, se laver qu'une fois tous les 4-5 jours n'est pas si contraignant. Seule la poussière omniprésente peut paraitre désagréable.

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Après un peu plus d'une demi journée à suivre la piste de la rive gauche de la vallée du Draa nous faisons le choix de retrouver l'asphalte. Rouler sur la piste est cependant bien plus plaisant car aucune voiture, aucun touriste et les villages traversés sont plus authentiques. Mais notre vitesse est aussi moins rapide. A 10-15 km/h nous ne pouvons faire de longues étapes et les jours nous sont désormais comptés d'ici le retour à Marrakech. Lors de la traversée de la palmeraie qui s'étend du nord au sud de la vallée du Draa sur toute la largeur de l'oued, nous roulons à faible allure sur la piste pour profiter de l'ombre des palmiers et contempler la vie rurale qui s'y déroule. Tant les femmes que les hommes travaillent ici la terre. Sur chaque parcelle, un berbère occupé à regarder son herbe pousser, à débroussailler, à récolter les dernières dattes de la saison. Sur les sentiers de la palmeraie les ânes chargés de paille, de bois ou de nourriture circulent, guidés par des plus ou moins jeunes. Un père et son fils (60 et 40 ans peut-être) nous inviterons à déguster des dattes fraichement ramassées. La rive droite de l'oued est bien différente. La route goudronnée a métamorphosé les allures paisibles des villages en une continuité de bourgs tout autant chaotiques que bruyants et dynamiques. Notre vitesse moyenne augmente alors considérablement et nous atteignons Zagora tôt dans l'après-midi.

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Tout, mais alors tout, aurait du nous faire ouvrir les yeux. Et pourtant. Le pigeon se veut voyageur. Au Maroc, peut-être plus qu'ailleurs, le voyageur peut devenir pigeon ! Que ce soit le beau 4x4 aux vitres teintées, le camping vide de touristes mais où zonent plusieurs marocains tirant sur leur narguilé, notre guide du routard posé sur nos genoux lors de la négociation, les prix que nous avions en tête et les belles paroles de ce rabatteur. Que d'indices que nous avons, de manière inexpliquée, ignorés. Mais finalement, comme dirait l'américain rencontré au bivouac de l'Erg Lehoudi, qu'est-ce que nous retiendrons ? La beauté des paysages, l'impression de sérénité qui emmane de la contemplation des premières dunes aux portes du désert ! Finalement, les 30€ supplémentaires, par rapport aux prix que nous aurions du obtenir si nous avions su interpréter les indices sus-cités, que nous aurons payé pour le trip à l'Erg Lehoudi ne seront que, de manière humoristique, anecdotiques dans le souvenir du voyage !

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Après 1h30 dans un taxi collectif, avec 10 berbères pour 6 places plus 4 chèvres dans le coffre puis une virée sportive dans une vielle 4L toute déglinguée (il faut tenir le pare-brise lorsque l'on croise un camion pour éviter qu'il ne se déboite avec les variations de pression de l'air) avec Saïd aux commandes, nous voila au bivouac de ces petites dunes au nord de Mhamid. Nous n'avons malheureusement pas le temps pour aller plus loin dans le désert, jusqu'aux dunes de l'Erg Chegaga. Les chechs achetés 2h avant (car il faut bien de temps en temps jouer au touriste) nous serons utiles dès notre arrivée. La brume que nous apercevions s'est très vite transformée en tempête de sable ! Mais rien ne nous arrête, et une fois les sacs à dos déposés dans la cahute faite de bambous, bois et couvertures, nous nous dirigeons gaiement vers les dunes. Lorsque le sable virevoltant autour de nous ne nous permet plus de revoir le campement, nous rebroussons chemin. Nous croisons alors l'un des marocains du camp, parti à notre recherche, préoccupé à l'idée que nous nous perdions à peine arrivés !

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Pour aujourd'hui (Erg Lehoudi, le 30.1.14), nous avons donc troqué nos montures pour des dromadaires. Finalement les quelques kilomètres parcourus sur la selle nous ont bien préparé à la dureté de la selle du bestiau et seuls les adducteurs seront douloureux le lendemain. Cette initiation au trek dans le désert est très plaisante et nous nous laissons rapidement bercés par le balancement de l'animal, admirant d'un côté les dunes de sable et de l'autre le désert minéral vers lequel nous nous dirigeons. Youssef notre guide, nomade de naissance, avance lentement droit devant lui, sans que nous sachions vraiment où il nous emmène. Bien entendu, c'est vers un arbre initialement invisible et sous lequel nous ferons la pause déjeuner, à l'ombre du soleil brulant.











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